Apprentissage de l’humanité
Voilà le sens de notre vision, l’essence de notre grève. Une action collective qui dépasse les intérêts étudiants, qui ose revendiquer un monde différent, loin d’une soumission aveugle à la marchandisation. Marchandisation des individus, de la nature, de nos services publics : une même petite élite vend tout ce qui nous appartient. Pourtant, nous le savons : les services publics ne sont pas des dépenses inutiles, ni des biens de consommation.
Ensemble, nous avons réalisé que notre sous-sol ne se mesure pas en tonnes de métaux et que le corps d’une femme n’est pas un argument de vente. De la même manière, l’éducation ne doit pas être vendue, elle doit être offerte à tous et à toutes, sans regard à leur statut d’immigration et à leur condition. Une éducation pour nous, une éducation qu’ensemble nous partagerons.
Parce que l’éducation est un apprentissage de l’humanité, et que l’humanité ne se soumet pas à la compétitivité économique, nous nous refusons à ce que nos écoles se plient aux poids des portefeuilles. Ensemble, nous voulons une école égalitaire qui brise les hiérarchies et qui menace ceux et celles qui croient pouvoir nous diriger en toute sécurité.
En mettant à la disposition de toutes et tous les ressources nécessaires au plein développement de leurs capacités, nous pourrons créer une société où l’organisation de la vie en commun et la prise de décision se font collectivement. C’est le coeur de notre vision. L’éducation n’est donc pas une branche de l’économie, ni un service de formation à court terme. Cette racine de tous les savoirs permet de préparer la voie à l’émancipation de toute une société, une éducation libératrice qui jette les bases de l’autodétermination.